Connexion internet : la qualité baissera davantage sur l’ADSL
L’état du réseau cuivré va en se dégradant, en France. C’est l’aveu fait par Stéphane Richard, PDG d’Orange, à l’Assemblée nationale, en septembre 2018. Et il y a de quoi penser que ça ne s’arrangera pas de si tôt, à en croire les propos du dirigeant d’Orange. Cité par rtl.fr dans un article daté du 25 septembre 2018, il reconnaît que « les problèmes de qualité seront de plus en plus importants ». Ceci, en raison du déploiement de la fibre optique, requérant de gros investissements, de la part de l’opérateur. Selon toute vraisemblance, Orange ne pourrait supporter le coût de ses investissements, tout en continuant à financer l’entretien du réseau cuivré.
Les causes de dégradations bien connues
La dégradation du réseau cuivré est, en grande partie, due à des phénomènes naturels. Les impacts de foudre sont notamment mis en cause par Stéphane Richard. Mais ce n’est pas tout. L’obsolescence du réseau et sa densité exigent de gros efforts : 1 million de kilomètres d’artères, 30.000 nœuds de raccordement, 30 millions de paires de cuivre sont, entre autres, les installations à entretenir. Ce réseau, il faut le préciser, date de plus de 40 ans, puisqu’il a été construit entre 1976 et 1978. Il s’y ajoute un autre facteur humain, longtemps décrié par Orange : c’est le vol de cuivre sur le réseau. Véritable fléau, selon Stéphane Richard, le vol de câbles affecte plus de 600.000 usagers, dans l’Hexagone.
La dégradation du réseau cuivré, une aubaine pour la fibre ?
La dégradation inexorable du réseau ADSL devrait contraindre les acteurs de la fibre à envisager toutes les possibilités pour accélérer la transition vers le très haut débit. Car, si aujourd’hui la fibre est disponible dans les très grandes villes, celles-ci étant économiquement rentables pour les grands opérateurs, une bonne partie du territoire français demeure connectée à internet via le cuivre. Avec les pannes répétées annoncées sur le réseau cuivré, le risque est de voir s’aggraver la fracture numérique et toutes les conséquences négatives qui en découlent pour l’économie des territoires. Baisse de compétitivité des entreprises, désuétude des services publics, isolation « numérique »… Par ailleurs, les coûts onéreux d’entretien du vétuste réseau cuivré et les multiples avantages qu’offre la fibre en termes de performance plaident en faveur d’une transition irrévocable du cuivre vers la fibre. Il apparaît donc qu’il est dans l’intérêt des principaux acteurs de l’aménagement numérique du territoire d’agir rapidement en ce sens. Notamment pour l’état qui devrait logiquement encore plus s’appuyer les collectivités sur le plan financier, en vue d’accélérer le déploiement de RIP FTTH dans les zones structurellement non rentables. Quant à la plupart des opérateurs, la situation actuelle de l’ADSL est un bon motif pour eux pour investir dans l’aménagement de leur propre réseau fibre optique et cesser de payer des redevances à Orange pour l’exploitation du réseau cuivre.