La fibre française mise sur l’international

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Le Plan France Très Haut débit a, selon toute vraisemblance, donner des appétits aux industriels français du numérique. C’est ce qui ressort des propos d’Étienne Dugas, Président d’Infranum, un regroupement d’acteurs de la filière fibre optique. Cité par La Tribune, l’industriel pense qu’explorer les marchés internationaux permettra d’augmenter le chiffre d’affaires de leur activité, qui peine à croître dans l’Hexagone. C’est d’abord en Allemagne, à côté, qu’il faudra se déployer, selon Étienne Dugas. La raison est simple : le pays ne dispose pas de la ressource humaine pour mettre en œuvre son ambitieux plan de raccordement à la fibre optique, et il ne rechignera pas à faire appel à une expertise française. Plus exotique, le marché ouest-africain est également visé, en raison de son attractivité, mais aussi de l’existence de pays francophones, donc plus facile à intégrer.

Gagner de l’attractivité : oui, mais comment ?

Le défi qui se pose à la filière est donc de gagner en attractivité pour former et recruter de nouveaux talents. Le Président d’Infranum a une formule toute trouvée. Celle-ci trouve son essence dans la reconnaissance, par l’État français, de l’industrie fibre optique comme un secteur économique à part entière. Sa vitalité justifierait selon lui qu’on lui accorde plus d’attention, notamment au travers du développement de formations. Pour ce faire, le Comité Stratégique de la Filière (CSF) du numérique, lancé par Dugas et ses pairs, sera à l’œuvre. Cet organe jouera un rôle de plaidoyer déterminant pour, par exemple, inciter l’État à allouer des crédits au secteur. Il cite, notamment, l’Agence Française de Développement (AFD) qui, dit-il, devrait être prête à financer le développement du secteur fibre à l'international. Des industriels membres d’Infranum pourraient, également, faire partie de certains voyages officiels du Chef de l’État, au cours desquels de juteux contrats sont signés.

Pôle emploi à la rescousse, pour les recrutements…

Étienne Dugas pense aussi que Pôle Emploi devrait être mis à contribution, pour aider les industriels du secteur à recruter. En effet, les industriels ne peuvent se projeter à l'international, sans être déjà en capacité de satisfaire leurs engagements locaux. Or la filière fait actuellement face à une réelle pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. Le Président d’Infranum pense donc que les offres d’emploi liées aux métiers de la fibre pourraient être mieux mises en avant, pour aider à avoir la main-d’œuvre qu’il faut. Une exhortation qu'il défend en des termes sans équivoque : « Nous peinons toujours à recruter la main-d'œuvre dont nous avons besoin… Il manque du monde, c'est tendu à tous les niveaux, au point que certaines entreprises prennent du retard ». Du côté des bureaux d’études, la difficulté reste entière, peste Étienne Dugas. Ce qui, selon lui, amène les industriels à aller chercher la ressource hors de l’Hexagone. Le Maroc, Dubaï et la Tunisie sont, notamment, des pays pourvoyeurs d’ingénieurs, pour accompagner le déploiement de la fibre par les membres d’Infranum.    
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