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L'ADSL bientôt plus cher que la fibre?
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Pour inciter le passage aux offres très haut débit dans les zones éligibles, faut-il augmenter le prix des abonnements ADSL? Des offres fibre moins chères, est-ce la meilleur incitation pour passer au THD? L'ARCEP vient de lancer une consultation proposant des mécanismes dans ce sens.
Inciter les logements éligibles à passer au THD en augmentant les prix de l'ADSL
Selon le dernier rapport de l'observatoire du haut et du très haut débit publié par l'ARCEP, la France comptait près de 15 millions de logements éligibles au THD fin mars 2016, mais sur ce total seuls 4,5 millions avaient souscrit à une offre THD, soit moins d'un foyer sur 3.
Le ratio est encore plus faible lorsqu'il s'agit de raccordement FTTH (fibre optique jusqu'à l'abonné): sur les 6 millions de foyers éligibles, on ne comptait à la même date que 1,6 millions d'abonnés FTTH, soit environ 1 foyer sur 4 éligibles.
Comment expliquer ces chiffres? Comment se fait-il qu'une technologie proposant des débits et services améliorés ne prennent pas plus naturellement le dessus sur la technologie précédente?
Comme on l'a déjà observé, l'enjeu est crucial; et les investissements relatifs au déploiement ne sont pas suffisants intrinsèquement pour garantir une souscription automatique dans les zones éligibles.
Plusieurs rasons peuvent être avancées pour expliquer cette différence. D'abord la relative complexité de l'installation de la fibre, ou en tout cas les délais qui peuvent être observés entre le moment où un quartier est éligible, et le raccordement d'un immeuble ou d'une maison. S'y ajoutent quelques fois des frais d'installation, notamment en maison individuelle (même si ces derniers sont parfois pris en charge par les opérateurs).
Ensuite, la concurrence demeure relativement faible sur le segment du très haut débit, une grande partie des foyers éligibles n'ayant accès qu'à une ou 2 offres THD maximum dans leur zone d'habitation.
Ce qui peut avoir un effet sur les prix des offres: moins de concurrence impliquant logiquement des politiques tarifaires moins agressives. Sachant que les offres fibre sont déjà en moyenne plus chères que l'ADSL chez la plupart des opérateurs...
C'est sur ce dernier point que l'ARCEP voudrait prochainement faire bouger les lignes, en faisant pression sur les tarifs de gros utilisant la boucle locale de cuivre afin que le très haut débit devienne naturellement moins cher que l'ADSL.
Modulation géographique, garanties de concurrence équitable...de nombreuses questions ouvertes pour préparer la transition
Dans ce sens, l'Autorité de Régulation vient de lancer une consultation publique auprès des opérateurs afin d'ouvrir ce débat et définir une approche à suivre pour mener à bien la transition entre ADSL et très haut débit.
Le mécanisme principal est simple: faire évoluer les tarifs de la boucle locale de cuivre (dégroupage), qui étaient jusqu'à présent régulés afin de garantir aux concurrents d'Orange un accès égal au réseau de l'opérateur historique, et du coup obtenir des offres fibres moins chères que l'ADSL.
L'idée d'une dérégulation permettant d'inciter le passage au très haut débit est par contre beaucoup plus complexe à mettre en œuvre, et ce d'abord parce que l'état du déploiement de la fibre optique est encore largement inégal sur le territoire.
Une telle initiative devrait donc prendre en compte les différents accès à internet disponibles dans chaque zone géographique, et organiser une modulation des tarifs du réseau cuivre selon les zones considérées.
Cela représente un défi de taille: une politique jusqu'à présent menée au niveau national devrait s'adapter à toutes les spécificités locales de chaque zone.
Autre point sensible: une telle initiative devrait être menée sous surveillance et avec des règles explicites afin que la migration progressive de l'ADSL vers le très haut débit se fasse dans des circonstances de concurrence loyale. Rappelons en effet que c'est Orange qui détient le réseau cuivre et la majorité du réseau FTTH qu'il a déployé sur le territoire actuellement.
La consultation devrait prendre fin en septembre prochain afin de définir des principes clairs afin de mener à bien cette transition.